Tout le monde se plaignait en ville, du climat subsaharien
VIEILLES CHARRUES, JOUR 2, PARTIE I
Grâce à la voiture de mes parents, qui n’est pas un palace mais qui, contrairement à ma Twingo, permet de dormir allongée (en diagonale), et à l’ombre, je passe une bonne nuit dotée d’une grasse mat’ !
C’est appréciable car dehors on va vite taper les 35 degrés.
« Je pensais que le parking VIP avait accès direct au site, je suis déçue… »
Voilà ce que c’est d’accorder des avantages à des vingtenaires, ils sont déjà blasés…
Je me rends sur site dès l’ouverture, après avoir réussi à envoyer un texto indiquant la position GPS de mes premiers concerts à des brestois encore moins téméraires que moi (ils font qu’un jour……..).
Je me dis qu’il est judicieux de commencer par se nourrir de fruits, sauf que le stand « Panier de fruits » vend des portions pour 6 personnes. Dans ma grande bonté, je mange donc une prune, un abricot et un brugnon, en offrant les 15 restants à des gens #karma.
Je suis enchantée d’être devant Grall pour écouter La Battue. Je suis enchantée d’être aux Vieilles sous le soleil. Leurs morceaux sont toujours aussi bons, ils font des blagues un peu nulles qui font rire tout le monde, Ils sont toujours aussi choupis (dixit le couple de soixantenaires derrière moi), et mon texto a atteint son but.
La température est telle que mon paréo passe de « trempé » à « sec » en 40 minutes. Heureusement les points d’eau sont légions.
Je me laisse entraînée vers Ibeyi, dont je connais peu l’œuvre, et c’est vraiment pas mal !
Quelqu’un me souffle à l’oreille que l’une d’entre elle a des crocs et une fois que j’ai vu ça, je ne peux plus penser à autre chose. Comment ruiner une tenue de scène en un instant !
De toute façon, Structures va débuter sur Grall donc je m’échappe (en ayant bien conscience que je risque de ne plus jamais retrouver ces amis, mais que voulez-vous, l’amour de l’art).
Je suis très contente de les revoir, d’autant que j’ai cru cet hiver que j’allais devoir faire une croix sur eux suite à une affaire #metoo qui a délité le groupe. C’est pas clair clair sur la suite de cette histoire mais le mec incriminé a été viré, celui qui a dévoilé l’affaire est parti de lui-même, il y a donc 2 nouveaux musicien·nes.
Bref, je me dis que c’est OK, parce que ça m’arrange, parce que vraiment c’est hyper bien ce qu’ils font, hyper bien en concert.
Autant la veille j’avais pas besoin de me presser pour voir des artistes adorés, autant là c’est coton de trouver 5 minutes pour aller aux toilettes.
Feu! Chatterton entre sur Kerouac. J’ai beau me dire à chaque fois que c’est bon, je les ai vu souvent donc je pourrais partir avant la fin pour enchaîner, ben non hein ! Ils sont le feu, le charme, la joie, la générosité, la poésie, les sourires et l’envie.
Cette fois-ci, la canicule et Arthur nous gratifient d’un concours de t-shirt mouillé, quand Raphaël tombe carrément tout vêtement au dessus de la ceinture.
Ce groupe est admirable à tous les niveaux, attitude, paroles, compositions.
La foule réclame un Monde nouveau, se demande s’il faut grimper ou se pendre aux cordes qui tombent du ciel, porte Arthur, chante un joyeux anniversaire à Clément, fait comme une standing ovation alors qu’on est déjà debout. C’est fou.
Du coup, j’ai loupé le début de Lujipeka, paye ton crève-cœur. Il joue sur Grall donc c’est l’enfer, on est 20 000 et on voit rien. Bon, je suis quand même ravie de chanter à tue-tête et de filmer Pierre, feuille, ciseaux comme une vrai fan #teenspirit
Même si KCIV prend un peu plus de place qu’avant, et qu’il y a deux invités (Chansko et Raska), je le sens un peu seul sans son crew, sans Chaps.
Gloire à Columbine, ad vitam aeternam.
Je décide de faire une pause car mine de rien, le cagnard ça fatigue.
Je regarde de loin (et de l’ombre) ce qui se passe sur Glenmor. On peut penser ce qu’on veut de Vianney mais le gars fait le taf. Je l’ai déjà vu au même endroit, et je pense que c’est pas donné à tout le monde de tenir des scènes aussi grandes, seul avec une guitare.
Cette fois-ci il a des musiciens, il fait monter des enfants du premier rang sur scène, il remercie toute sa famille qui est venue avec lui, le gendre idéal en somme.
Je mange une crêpe, assise, à l’ombre #espaceVIP, mais je pense que la vraie opulence de ce statut privilégié, c’est de constater qu’il y a des fraises Tagada en libre-service au bar.